Rendez-vous en Mairie de Saint-Ouen lundi 15 juillet 2013
Autour de la table
1ère table :
Les autorités responsables du projet
Morgane Garnier, conseillère municipale déléguée à l’environnement
Pascal Rouillé, technicien espaces verts et voiries ville de Saint-Ouen/Plaine Commune
Raphael Mouton, espaces verts Plaine Commune
2ème table
Des personnes ayant pour la plupart assisté aux ateliers de concertation :
Brigitte Marigault, conseillère municipale, Claudette, Eric,
Evelyne, Marie-Noëlle et Maurice
3ème table
Des gens ayant d’autres idées de réhabilitation du square :
Cécile, Catherine, Véronique, Laurent, Nordine, Daniel, Jean-Noel.
4ième table: Moussa et Jean-Pierre.
1- Présentation du projet par les responsables de la mairie, Morgane précisant brièvement que, bien que non invités à la réunion, nous sommes "quand même" les bienvenus.
Les différentes phases du projet seront évoquées.
Des tours de parole sont organisés afin que chacun puisse s’exprimer. Le tout se passe dans le calme, relatif en fin de séance, lorsque que Morgane Garnier, après deux heures de débat, affirme que le projet doit commencer, que l’on ne doit pas déconsidérer le travail qui a été fait lors des ateliers et que l’on ne peut pas refaire le projet. Ce à quoi nous répondons qu’il n’est pas trop tard pour repenser les choses ensemble. Que de toute façon, nous n’en resterons pas là, que la mairie ne peut pas faire comme si ces échanges de la soirée n’avaient pas eu lieu. D’autant que les personnes qui ont participé à la concertation nous ont rejoints sur de nombreux points.
D’ailleurs, en fin de réunion, il est convenu que nous serons invites aux prochaines réunions pour le suivi des différentes phases du projet.
La Mairie, ainsi que Monsieur Pérera, reconnaissent encore une fois la défaillance de la communication qui entoure ce projet - élaboré par dix personnes au grand maximum, nous le rappelons. Donc, en conséquence, nous considérons cette expérience de démocratie participative, tout à fait louable dans l’idée mais qui en est encore à sa genèse, n’a pas atteint son but, et qu’elle doit, afin d’avoir plus de crédibilité, prendre en compte nos remarques. Non, il n’est pas trop tard pour rectifier le tir, tant que les choses ne sont pas faites !
I. Les concessions de la mairie
Morgane Garnier concède que des points sont à revoir :
- Présence de l’eau. Le projet de brumisateur est abandonné (les personnes ayant participé aux ateliers de concertation n’étaient même pas au courant, et sont en désaccord avec cette idée. La mairie reconnaît elle-même que c’est coûteux, contraignant (les buses se bouchent), bref que c’est une mauvaise idée. C’est pourtant un des postes importants du projet, cf le pan. Morgane Garnier dit qu’il faut réfléchir à une autre forme de présence de l’eau dans le parc. Pourquoi pas une fontaine d’eau potable, tout simplement , pourquoi ne pas remettre le bassin en eau ? Puisque l’on apprend que les Audonniens autour de la table qui ont connu le bassin en eau (style Luxembourg) ont été très tristes lorsque celui-ci a été mis en terre.
- Les bancs. Nous avons réussi à faire admettre que les bancs du square, en bois, pouvaient être restaurés plutôt que remplacés par des bancs neufs en métal, froid l’hiver et brûlant l’été, et inconfortable, comme prévu initialement.
Idem, les personnes concertées n’étaient pas au courant et expriment leur désaccord.
Les arguments que nous avons fait valoir : économie, ne pas jeter pour jeter, et souci de confort.
- L’éclairage de nuit. Dramatique pour la faune qui niche et chasse dans le square. Et en parfaite contradiction avec les orientations actuelles des espaces verts partout en Ile-de-France, et ailleurs qui luttent contre la pollution nocturne (la luciole entre autres a disparu). Parmi les espèces qui ont élu domicile dans le square de façon significative, la chauve-souris et le martinet. Un jeune grand duc a été repéré. Nous projetons de faire une investigation plus poussée pour recenser la diversité de la population ailée de notre square et dont la survie dépend aussi du sort du parc.
Nous avons la chance d’avoir avec nous un connaisseur des oiseaux, membre d’une association de chiroptères, et qui fait une lecture critique du projet. Il a tenu à assister à cette réunion pour alerter sur les dégâts, pour nos oiseaux, ainsi que pour nos insectes, du projet du nouveau parc. Il s’étonne que cet aspect environnemental majeur n’ait pas été pris en compte.
Il a immédiatement identifié l’impact néfaste sur la faune, et ce à deux égards. Outre l’éclairage de nuit, l’abattage des arbres, lieux de refuge, de repos, de nidification, est grandement néfaste. Par ailleurs, les espèces de remplacement prévues - des cyprès- sont moins intéressantes en termes de biomasse. Conséquence : la désertion des oiseaux de notre parc, l’appauvrissement en biodoversité de notre parc.
II. Les points qui restent litigieux ;
-L’abattage des arbres pour le tracé d’une allée bien droite et pour l’implantation d’un jeu d’enfants
Les paysagistes son allés plus loins encore dans le dédain de l’impact environnemental du projet puisque ils n’hésitent pas à planifier l’abattage de platanes, en bonne santé, simplement pour faire passer le tracé de l’allée (alors qu’il suffit de décaler un peu ce tracé, qui implique que l’on fasse un léger détour). Là aussi, nous sommes surpris de constater que les personnes ayant assité aux réunions n’étaient pas au courant des implications du nouveau dessin du parc. Et nous rejoignent dans notre désapprobation. Monsieur Perera : “Je ne suis pas contre de modifier le tracé si cela peut permettre de conserver des arbres”. “Si ce passage doit conduire à abattre des arbres, alors là, c’est sûr, il faut modifier la forme du boulingrin”, dit une autre personne. Réflexion qui fait l’unanimité, chez les deux parties donc.
- Poursuivant cette logique, les paysagistes, pour pouvoir implanter un nouveau jeu d’enfants, qui comprend un sol plastique, ont programmé l’abattage de deux marronniers ! Là aussi, fort désaccord des deux côtés.
“Moi je trouve que c’est dommage d’abattre des marronniers pour y mettre des jeux d’enfants. Si les arbres n’existaient pas, on pourrait faire autrement. Mais les arbres existent. Il faut adapter les aires de jeux à l’espace arboré, et pas l’inverse.” (réflexion d’une participante aux réunions de concertation)
Là aussi, nous sommes d’accord.
Daniel regrette que l’on se soit éloigné des recommandations qui étaient faites lors du rapport phytosanitaire.
Il cite certains passages dudit rapport ;
- “Le parc représente un patrimoine arboré adulte bien développé, en accord avec le voisinage de l’église et du quartier.
- le rond central (l’ancien bassin) est un espace à valoriser, pourquoi ne pas l’intégrer dans le projet.
- les travaux de taille doivent être faits dans les règles de l’art, ce qui n’a pas été fait dans le parc, et qui a occasionné des plaies.
- Mais les arbres sont vivants, ils peuvent être soignés.
Ce rapport n’évoque nullement l’abattage systématique des arbres.
Le boulingrin
On apprend en fait que dès le début de la concertation, le rond central ne fait pas partie du projet. Qui en a décidé ainsi ?
On apprend aussi que les participants à la concertation ne sont pas contre le fait de conserver un souvenir du bassin, mais il ne faut pas que ce soit accidentogène.
Pourquoi ne pas le remettre en eau ?
Pour définir les orientations du projet, les différentes fonctions du parc ont été identifiées
- passage
- lieu de repos
- aire de jeux pour les enfants.
Mais il ressort du nouveau dessin du parc, que c’est la fonction passage qui a été privilégiée.
Pourquoi n’a-t-on pas prévu un jardin pédagogique ? Pourquoi ne pas intégrer le rond central à la grande pelouse ?
Pourquoi avoir déplacé l’aire de jeux des enfants près de la route ? qui nécessite, pour leur sécurité, de faire un enclos ?
Pourquoi le problème des émanations toxiques du garages ne fait-il pas l’objet d’une vraie démarche de la part de la mairie pour la mise aux normes de la cheminée ?
Morgane Garnier rajoute que les abatages auront lieu en hiver, car cela sera "moins traumatisant pour la population".